J’emprunte tous les matins la voie piétonne pour atteindre la station de métro. C’est automatique, je n’y peux rien, le croassement tenace des corbeaux me ramène à toi, me ramène aux corneilles que tu aimais tant alors que tous les détestent. Rrrah, Rrrah, Rrrah. Papa, tu n’y es plus, les corbeaux sont toujours là et puis moi, j’aimerai toujours l’enfer des petits matins. Ça gueule, ça jase, ça raconte : Rrrah, Rrrah, Rrrah.
C’est ainsi que Johanna débute son roman de Tokyo. Un an après la noyade de son père, elle s’adresse à celui qui lui aura donné, dès son plus jeune âge, le goût du Japon. Mangas à la tonne, amour inconditionnel pour Hiroshima, cours de karaté… « Allez, ma grande », lui disait-il. Au Japon, en ce pays de grande culture et d’impermanence, Johanna se rapprochera chaque jour un peu plus de son père.
Après Moscou, Prague, Dublin et Paris, Tokyo sera également le théâtre des retrouvailles d’Étienne et de Johanna. En se donnant ainsi rendez-vous dans les grandes villes du monde, ce duo atypique renouvelle chaque fois la façon de s’aimer. À Tokyo, Étienne et Johanna vivront cette fois la douceur enveloppante, et ils remettront certaines choses en question.