Dans un contexte de multiplication des expériences innovatrices, le présent ouvrage veut faire reconnaître les pratiques émergentes comme étant valables et justes, et montrer leur capacité à transformer le monde. Ainsi, les auteurs prônent le passage d’une vision minimaliste de l’innovation sociale, selon laquelle les acteurs sociaux et communautaires agissent de manière à pallier l’« austéritarisme » gouvernemental et les insuffisances provoquées par le marché, à une approche plus large, orientée vers une véritable transformation sociale, économique et territoriale. Cette approche rappelle que les objectifs du développement économique doivent être soumis aux impératifs sociétaux et environnementaux.
Ainsi, lutter pour faire reconnaître le pouvoir de la société civile de réinventer le monde, c’est réagir au déni de l’alternative, si présent dans le discours des décideurs. C’est aussi donner à voir des initiatives peu valorisées par ces discours, parce qu’elles ne s’inscrivent pas dans leur logique économique, laquelle est essentiellement productiviste et destructrice.
Penser la transition, c’est réimaginer des institutions et des pratiques capables d’accroître la capacité des collectivités à favoriser le bien commun. C’est affirmer qu’une société créative et innovatrice devrait adhérer à une vision large de l’innovation, orientée vers le développement économique, mais aussi vers la création d’un écosystème d’innovation où les progrès technologiques et sociaux se croisent et se complètent, écosystème qui devrait repenser les rapports inégalitaires entre les genres, les populations et les territoires.