Des prédateurs sur deux pattes, une femme réduite à l’état de viande, des bêtes victimes de leur maître, noirceur absolue...
Il se sentait calme. Un calme relatif, soit, mais son maître devait avoir d’autres chats à fouetter car il avait enfin cessé les contraintes à son endroit : demeurer accroché à une branche avec des pointes placées au-dessous, ou bien, aussi dingue, rester enfermé dans une cave après avoir avalé un mélange d’acides... D’accord, ses aïeux avaient eu un sacré pedigree mais, parole de rottweiler, il y avait des clebs pires que lui, et qui se baladaient non muselés !
Rudolphe s’arrêta à l’angle du pont. Il flaira et fouilla durant un moment. Puis longea le quai du Saule-Fleuri, décidé à revenir voir si « son » sans domicile fixe était enfin là.
Pas de limite à la sauvagerie, mais les apparences sont trompeuses. Les pires bêtes ne sont pas animales.