Une île, une nation. Cette affirmation peut sembler aller de soi, car quoi de mieux qu’un territoire naturellement circonscrit pour représenter de manière claire et délimitée le concept de «nationalisme»? Pourtant, la partition d’une dizaine d’îles dans le monde – pensons ici aux déchirements irlandais – et le fait qu’elles varient en taille – autant en ce qui a trait à la superficie qu’à la population – laissent planer le doute sur l’idéal-type que constitue l’île dans l’étude des nationalismes. Il n’en demeure pas moins qu’elle a toujours eu un petit je-ne-sais-quoi qui fait de ce lieu un laboratoire unique pour observer la façon dont se construit l’idée d’une nation, d’un pays.
Le présent ouvrage a pour but d’étudier la manière dont le facteur insulaire, nommé «îléité», influe sur les aspirations nationalistes des îliens. Le cadre d’analyse est ici appliqué aux milieux insulaires de nations sans États. Afin de mieux comprendre l’îléité, quatre de ses dimensions sont examinées, soit les aspects territorial, politique, économique et culturel. Le livre présente également une analyse en profondeur de deux cas, soit ceux de Terre-Neuve et de Puerto Rico, et dessine des liens entre chacune de ces dimensions et les modalités du nationalisme dans ces milieux. Enfin, Une île, une nation? pave la voie à un modèle tangible d’analyse géopolitique où l’îléité est prise en considération dans l’étude des nationalismes.