La laïcité paraît un concept entendu, évident et clair. A bien y regarder, pourtant, les enjeux liés à la laïcité jalonnent de manière polémique ce que l’on nomme couramment le « vivre ensemble » et empoisonnent régulièrement l’ensemble des débats consacrés de près ou de loin à l’intégration. La question peut légitimement se poser : la conception de laïcité qui est la nôtre est-elle pleinement adaptée aux enjeux de notre temps, marqués par des tensions identitaires de tous types, par la redéfinition des identités individuelles, par la complexification des rapports humains ?
Il semble donc nécessaire de s’interroger sur l’avenir du concept de laïcité en des temps où le besoin d’une refondation se fait ressentir, en replaçant son émergence philosophique dans le cadre de la sécularisation dont l’histoire des idées est le témoin. A ce titre, il convient d’interroger la notion de liberté dans son application spécifique aux libertés fondamentales de conscience et de convictions. Il s’agira également de réfléchir la nature du sentiment religieux afin d’en extraire les éléments dynamiques permettant de comprendre la singularité des convictions liées aux appartenances cultuelles. Ceci permettra de déterminer les conditions d’une laïcité dynamique, axée sur les principes de la réciprocité et du métissage.