Dans une ville de « l’Espagne du Siècle d’Or », période où l’opulence côtoie la misère, une jeune orpheline désargentée, Belize, dont la beauté est chantée par les poètes locaux, à peine libérée d’un long deuil paternel, doit épouser contre son gré un vieux soldat enrichi qui, a priori, n’en demandait pas tant. Celui-ci, Don Antonio, dont la maison n’est qu’ordre, grâce à la poigne de Doña Catarina et à l’habileté d’Alonso, mais aussi calme, sous la férule de son serviteur Abdul, à défaut de volupté, ne cesse hélas d’être importuné. Ainsi se bousculent sans cesse des solliciteurs toujours trop intrusifs à son goût… et presque aussi envahissants que sa nouvelle belle-mère quand ils ne sont pas aussi inattendus que son neveu, frais arrivé d’Amérique.
Sans manquer de faire allusion au théâtre classique français mais aussi Ă la littĂ©rature picaresque mĂ©connue chez nous et, surtout, librement inspirĂ©e d’une courte pièce peu prisĂ©e de Federico GarcĂa Lorca, cette crĂ©ation vous convie, entre attendus et rebondissements, rires et Ă©motions Ă un voyage qui dĂ©passe le pays et le temps dans lesquels elle se dĂ©roule. En effet, rythmĂ©s autant que rimĂ©s, ses cinq actes vous conduiront de fortunes subies en destins assumĂ©s, en suivant des personnages pris dans une histoire qui, d’anicroches en imprĂ©vus, aura eu le mĂ©rite de les construire… ou de les conforter, si besoin Ă©tait, dans leurs certitudes.
Ă€ PROPOS DE L'AUTEUR
Christian Satgé joue les fabulistes souvent. Or « la fable est une comédie légère, et toute comédie n’est qu’un long apologue : leur différence est que, dans la fable les animaux ont de l’esprit, et que dans notre comédie les hommes sont souvent des bêtes, et, qui pis est, des bêtes méchantes. » (Beaumarchais, Préface au Mariage de Figaro, 1784). Fort de cette affirmation, notre rimeur retrouve une scène abandonnée jadis mais jamais oubliée…