11 novembre 2004 : Yasser Arafat mourait Ă Paris.
La mort avait transformĂ© Arafat en hĂ©ros dĂ©fait dâune odyssĂ©e dĂ©jĂ oubliĂ©e, triste marionnette dâun monde oĂč lâaurore aux doigts de rose ne se lĂšve plus et oĂč les dieux indiffĂ©rents laissent les humains sâempĂȘtrer dans les cruautĂ©s dâici-bas. Homme livrĂ© Ă la persĂ©vĂ©rance inutile et Ă lâaction vaine, Arafat portait en lui le sort de ceux qui Ă©chouent malgrĂ© les combats et font de leurs espĂ©rances déçues une terre, le sort de ces soldats aux gloires stĂ©riles, de ces vaincus Ă la dĂ©faite magnifique, de ces fiers humiliĂ©s que le mĂ©pris des hommes Ă©crase et que lâoubli des dieux accable, que le prĂ©sent broie et que lâhistoire abandonne.
Malheureux qui comme Arafat a fait un long voyage.
Non pas une biographie de Yasser Arafat ̶ vĂ©ritable gageure pour une vie passĂ©e en clandestinitĂ© ̶ mais un roman sur les secousses provoquĂ©es par sa mort, au moment oĂč la question palestinienne sâenlise et que lâEurope est confrontĂ©e Ă la montĂ©e du terrorisme et aux tensions confessionnelles.