Les Pères de l’Église ont mis en place la célébration de la fête de Pâques, le centre de l’année liturgique, et ils ont, en même temps, expliqué que le mystère du salut s’y réalise. Aussi avons-nous choisi, dans ce numéro, de ne pas séparer ces deux composantes, ce qui donne une nouvelle perspective sur le salut. Nous avons la chance d’avoir deux auteurs qui ont longuement travaillé la question et qui nous aident à la pénétrer. En une ample étude, Raymond Winling, qui a écrit deux ouvrages de synthèse sur Le salut en Jésus-Christ dans la littérature de l’ère patristique 1, ainsi qu’un livre sur La Résurrection et l’exaltation du Christ dans la littérature de l’ère patristique 2, et un autre sur La Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ 3, envisage tous les aspects de la sotériologie et même de l’eschatologie patristiques. Chez les Pères de l’Église, en effet, tous les domaines sont liés. Christologie et sotériologie sont inséparables, comme le souligne l’auteur, le motif de l’Incarnation étant envisagé par les Pères comme la divinisation de l’être humain plus encore que comme sa rédemption. Partant du mystère pascal, les Pères en déploient toutes les implications pour l’être humain. En un article original, Nicolas Egender, qui vit quotidiennement la liturgie byzantine au monastère de Chevetogne, explique comment cette liturgie célèbre le mystère pascal au fil des semaines et par là même le salut apporté par le Christ. C’est une sotériologie en acte, déployée en différentes composantes, que propose la geste liturgique et il en donne les clefs de compréhension, ainsi que la traduction des principaux textes liturgiques.
Marie-Anne VANNIER