Revivez une odyssée incroyable au cœur des tranchées !
Durant la Grande Guerre, Arnould Galopin (1863-1934) devient correspondant de guerre et se rend sur le front. Il en ramène la matière de nombreux articles — dont certains seront repris en librairie dans Sur la ligne de feu (Carnets de campagne d’un correspondant de guerre) chez De Boccard, en 1917 — et de plusieurs romans qui paraissent en feuilletons dans la grande presse quotidienne.
Dans Les Poilus de la 9e, il met en scène une escouade — de la 9e compagnie du 388e régiment d’infanterie (VIe armée, 37e division) — dont on va suivre l’odyssée, rapportée par l’un de ses membres, le soldat Jules Parizot — ouvrier parisien dans le civil.
Ce roman est un excellent exemple du « roman de tranchée » populaire qui conserve la verve des récits d’aventures traditionnels tout en évoquant la terrible réalité du moment : un conflit dont on ne connaît pas encore — ni de sitôt — l’issue.
Un roman historique de la Grande Guerre qui vous tiendra en haleine
EXTRAIT
D’abord, que je vous présente les poilus de la 9e.
Ils sont quinze en tout et pour tout… pas un de plus, pas un de moins… Les autres sont restés là -bas, dans les plaines de Belgique, de la Marne, ou ailleurs !
De ceux-là nous ne parlons plus — à quoi bon chanter des de profundis ? — mais nous y pensons quelquefois. On ne s’est pas battu un mois ensemble sans se lier un peu d’amitié, n’est-ce pas ?
Le sergent Robin, qui est un dur à cuire — il a rempilé deux fois, — prétend qu’il ne faut jamais pleurer les disparus parce que ça enlève tout courage… Si l’on doit parfois songer à eux, c’est uniquement pour tâcher de les venger.
Drôle de corps, le sergent Robin ! Grand sec, le nez pointu, la moustache effarée, il court sans cesse, en agitant le bras droit, comme s’il sabrait quelque chose d’invisible.
Au demeurant le meilleur garçon du monde. Il en est encore à donner une punition, et Dieu sait cependant, s’il pourrait en distribuer des « crans », car il y a, parmi ceux de la 9e, trois farceurs de Parisiens qui ont failli le rendre fou avec leurs montages de bateaux.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Arnould Galopin est né en 1863 et mort en 1934. Salué par la critique et par ses pairs, en remportant le Grand Prix de l'Académie française pour Sur le front de mer, Arnould Galopin s'illustre dans le genre de la science fiction et du policier et dédie quelques-unes de ses oeuvres à la jeunesse. Il est notamment le créateur de Ténébras, l'adversaire farouche de Fantômas, du célèbre Allan Dickinson, mais aussi d'Edgar Pipe, personnage infuencé par Arsène Lupin. On remarquera également un style d'écriture commun à celui de Jules Verne et de H. G. Wells. Arnould Galopin est aussi l'auteur de quelques poèmes.