Corinne est la poétesse la plus célèbre d'Italie, une artiste au talent éclatant. Mais c'est avant tout une femme libre. Libre de vivre son art. Libre d'aimer Oswald d'un amour sans contrainte. Libre de voyager à Naples, à Venise ou en Écosse. Sa rencontre avec Oswald, et ses pérégrinations sont l'occasion pour elle de partager sa vision du monde.
Corinne c'est Mme de Staël elle-même, une cosmopolite blessée par la politique et la servitude, qui dresse le portrait de l'Europe du XVIIIème siècle. Au travers d'une histoire d'amour dénuée de cliché, Mme de Staël inaugure le débat sur la condition féminine.
Madame de Staël (1766-1817) est née d’une riche famille, bercée dans les lettres. A quinze ans déjà, elle résume «l’Esprit des Lois» et parle philosophie. Elle devient Baronne de Staël après un mariage raté. Elle cultive sa réputation avec les publications «Lettres sur les ouvrages et le caractère de Jean-Jacques Rousseau» (1788), «De l'influence des passions sur le bonheur de l'individu et des nations» (1796) et «De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales» (1800). Côté politique, elle soutiendra la révolution, mais, vite écœurée par les crimes commis sous la Terreur, elle préfère la monarchie constitutionnelle. Aussi, elle doit se rendre en Suisse plusieurs fois à cause de l’interdiction de Napoléon. Elle écrit là bas «Delphine» (1802), «Corinne ou l'Italie» (1807). Ces ouvrages pointent du doigt les contraintes sociales que subissent les femmes de son époque.