Delphine d’Albémar est une jeune veuve riche a l'esprit vif, qui écoute son cœur. Au lendemain de la révolution française, elle vit un amour condamné par les convenances sociale. C'est Léonce qu'elle convoite. Par lettres, Delphine donne vie à la voix d'une femme poussée au désespoir, contrainte à ne jamais concrétiser son amour pour un homme bientôt marié. Mais ce sont aussi les voix des femmes qui parlent, d'une Mme de Staël qui pointe du doigt ce qu'à de cruel la condition féminine du XIXe siècle, et qui se trouvera exilé à la publication du roman en 1802 par Napoléon Bonaparte pour ses idées féministes et ses politiques.
Madame de Staël (1766-1817) est née d’une riche famille, bercée dans les lettres. A quinze ans déjà, elle résume «l’Esprit des Lois» et parle philosophie. Elle devient Baronne de Staël après un mariage raté. Elle cultive sa réputation avec les publications «Lettres sur les ouvrages et le caractère de Jean-Jacques Rousseau» (1788), «De l'influence des passions sur le bonheur de l'individu et des nations» (1796) et «De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales» (1800). Côté politique, elle soutiendra la révolution, mais, vite écœurée par les crimes commis sous la Terreur, elle préfère la monarchie constitutionnelle. Aussi, elle doit se rendre en Suisse plusieurs fois à cause de l’interdiction de Napoléon. Elle écrit là bas «Delphine» (1802), «Corinne ou l'Italie» (1807). Ces ouvrages pointent du doigt les contraintes sociales que subissent les femmes de son époque.