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Déni ma survie : Roman

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« J’ai reconnu le jardinier. A sa voix. La première fois que je l’ai vu, j’ai seulement entendu sa voix. Elle est suave, douce et rocailleuse, un peu tordue par un rhume persistant, granuleuse comme la vie. J’ai aimé cette voix. »

C’est un huis-clos à trois. Il y a Ephimia, Deniz, et Marie. Un roman à trois parties, comme les trois volets d’un triptyque. Chaque personnage aura sa partie, racontera son histoire, dans une périchorèse infinie. Même si Deniz très vite s’effacera dans le rêve d’Ephimia et y resplendit d’ailleurs, même si Marie, très longtemps, peinera à parler de lui, et hante d’autant les rêves d’Ephimia, fauve d’amour.

Mais il y a un quatrième personnage. Sans nom. Immonde. Qui crée la dépendance, et le déni. L’ombre de C.

Ephimia se débattra dans ses vies. Et traumas, suicide, folie, transgenre la côtoieront furieusement.

« Il fait chaud.

Un jardin, soudain. Je m’avance. Il y a un homme, qui me sourit. Je suis faible, il le sait. Je suis nue. Il le sait. Le visage grimaçant d’une femme, hilare. Je le sens, par derrière. Je la sens, par devant.

Ils rient ensemble, au-delà de moi.

Ça viole en moi, inconcevable. Je cède, ça m’envahit de tous les côtés. Je veux je ne veux pas. Je résiste doucement, ça vomit en moi. Ça relâche, et ça hurle de rire. Dans les tréfonds du désert. »

À PROPOS DE L'AUTEURE

Natalie Depraz enseigne la philosophie à l’Université de Rouen. Dans ses cours, elle lit les textes au prisme de l’expérience de l’auteur et guide ses élèves vers leur propre expérience. Attention et vigilance (2014) et La surprise du sujet (2018) décrivent des décrochages infimes où la normalité se retire, où émerge un traumatisme. Depuis longtemps, elle accompagne la réflexion de psychiatres sur la dépression et les maladies chroniques. Déni ma survie est son second roman.