Lâhistoire de la 27Ăšme Division SS de grenadiers volontaires « Langemarck »
Pendant la guerre 1940-1945, 23.000 Flamands sâengagĂšrent dans la SS. 11.000 Wallons choisirent Ă©galement de porter lâuniforme noir des troupes dâHimmler. Cette diffĂ©rence sâexplique par la volontĂ© des dirigeants des formations nationalistes flamandes de lâĂ©poque, VNV, Dinaso et De Vlag, de persuader un maximum de jeunes gens de sâenrĂŽler aux cĂŽtĂ©s des Allemands, dans lâespoir que les occupants reconnaissants accorderaient Ă la Flandre une autonomie plus grande, voire lâindĂ©pendance. Le communautaire, qui sâexprimait dĂ©jĂ en 1917, quand le Raad van Vlaaderen proclama lâindĂ©pendance unilatĂ©rale de la Flandre, nâest jamais absent des grands Ă©vĂ©nements en Belgique. Les partis nationalistes en furent pour leurs frais : les Allemands considĂ©raient les territoires occupĂ©s comme des vaches Ă lait, et rien dâautre. Parmi ces 23.000 hommes, la majoritĂ© fut contrainte de sâenrĂŽler aprĂšs le DĂ©barquement du 6 juin 1944, aprĂšs la fuite prĂ©cipitĂ©e en Allemagne de tous ceux qui avaient collaborĂ© de façon trop ostentatoire avec les nazis, et principalement les membres des nombreuses formations paramilitaires qui fleurirent dans le pays. Pendant les annĂ©es qui prĂ©cĂ©dĂšrent, le noyau des volontaires flamands qui combattirent en mĂȘme temps dans diverses unitĂ©s de la Wehrmacht et de la SS ne dĂ©passa pas les 6.000 hommes. Câest lâhistoire de ceux-ci, de la LĂ©gion SS Flandre jusquâĂ la 27Ăšme Division SS de grenadiers volontaires « Langemarck » que lâauteur raconte. Jonhattan Tripp, ancien militaire et spĂ©cialiste des formations de volontaires pendant la derniĂšre guerre, constate que les Flamands combattirent courageusement, gagnant une rĂ©putation mĂ©ritĂ©e de bravoure et de soliditĂ© au combat. 5000 devaient mourir au front. Il conclut quâil fut dommage que tant de qualitĂ©s aient Ă©tĂ© mises au service dâune si triste cause. Lâhistoire de ces jeunes hommes partis parfois combattre au nom dâune croisade antibolchevique, mais le plus souvent au nom du nationalisme flamand, continue de nos jours Ă empoisonner la vie politique blege. Les hĂ©ritiers du VNV, Dinaso et autres De Vlag, ont largement contribuĂ© Ă lâĂ©mergence des modernes partis nationalistes flamands.
Le destin des flamands enrÎlés dans les forces SS.
EXTRAIT :
La chaleur était accablante. Le jeune volontaire brugeois essuya la sueur dégoulinant de son front, mais ses yeux étaient encore brûlés par le sel de la transpiration qui coulait sur son visage tanné par le soleil.
Il risqua un rapide coup dâoeil sur son voisin de droite et Ă©prouva une sorte de rĂ©confort en constatant quâil transpirait, lui aussi, abondamment, et quâil paraissait diablement nerveux.
Son camarade le regarda Ă son tour, et ils grimacĂšrent de concert, la seule chose quâils puissent faire pour Ă©viter dâĂ©clater de rire.
Ils avaient pris position dĂšs lâaube, et nâavaient pas encore eu lâoccasion de se battre. Il y avait bien eu un Ă©change de projectiles de part et dâautre, et la mort et les blessures frappant les hommes au hasard.
En ce torride mois de juillet, le soleil tapait de plus en plus fort, et personne nâavait encore eu la possibilitĂ© de boire ou de rechercher un coin dâombre. DerriĂšre eux, les jeunes volontaires entendaient les cris et les rĂąles de leurs camarades blessĂ©s, et suivaient par la pensĂ©e les courses prĂ©cipitĂ©es des brancardiers qui ramenaient vers lâarriĂšre les morts et les blessĂ©s.