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Histoires d'une bĂŞte insaisissable.

Lorsque Charles Perrault publia Le petit Chaperon Rouge en 1697, il était sans doute loin de se douter que son conte trouverait une forme de réalité près de 70 ans plus tard dans des attaques cruelles et féroces perpétrées par une bête insaisissable dans le Gévaudan entre 1764 et 1767. Les auteurs de Gévaudan - petites histoires de la grande bête sont tous deux spécialistes de cette tragédie et nous livrent ici une œuvre singulière en choisissant de faire le récit du côté des victimes. Ils réalisent une enquête très complète et documentée sur les circonstances des attaques effroyables dont furent victimes les habitants de la région obligés de s’armer pour tenter de faire face et de se protéger maladroitement. Cet ouvrage est une sorte d’hommage à tous les enfants, femmes et hommes sauvagement mordus, voire tués par le monstre. On peut suivre son parcours sur le vaste territoire équivalent à l’actuel département de la Lozère et comprendre comment la Bête déjoua toutes les battues mises en œuvre pour faire cesser ses actions. Cet ouvrage vous donnera peut-être envie d’aller sur place pour suivre les traces encore vivaces du passage de la Bête en chantant dans les bois « Loup y es-tu, que fais-tu ? »

Découvrez une enquête très complète et documentée sur les circonstances des attaques effroyables dont furent victimes les habitants du Gévaudan entre 1764 et 1767.

EXTRAIT

N’ayant pas eu le temps d’en faire mention dans le procès-verbal, je vous supplie de vouloir bien m’envoyer un certificat particulier sur cette observation, joint aussi avec l’œil droit et le côté représentant la même blessure qu’il a reçue de moi tant de la balle qu’il a à l’œil que des postes. Je vous prie de trouver bon que je paye au peintre, au sculpteur ce tableau et toutes les dépenses concernant ce loup, et que j’aie l’honneur de vous en présenter un comme un hommage qui vous est si légitimement dû sur toutes les bontés dont vous m’avez bien voulu honorer, ce qui n’est pas étonnant, étant parent de mes plus chers bienfaiteurs.

Ledit loup bien représenté tant par le sculpteur en bois, doit y prendre le contour de ce loup, au-dessus de la peau, et plus fort qu’il n’est, parce que quand la peau de ce loup sera passée en la posant sur ledit modèle en bois dudit loup, ce que ladite peau ne pourra pas recouvrir, il sera [assez ?] à temps d’ôter le superflu du bois que ladite peau ne pourra pas contenir, ainsi il sera bien recouvert de sa peau après qu’elle aura été passée, le représenter debout sur ses quatre pieds, après quoi nous l’emporterons à Versailles pour être vu du Roi, des princes et des ministres.

A PROPOS DES AUTEURS

Alain Bonet effectue des recherches sur la Bête du Gévaudan depuis 2001. Il a mis en ligne la « chronodoc », la plus importante documentation sur l’affaire en accès libre, utilisée par de nombreux chercheurs et auteurs.

Benoît Baud’huin, vétérinaire et connaisseur de la chasse, a effectué l’essentiel des recherches nouvelles en Gévaudan et dans les archives, et a eu la chance de découvrir des témoignages pas ou peu connus.