Se salir les mains dans de sales histoires passe encore, mais que sa fille se fasse enlever, ça non !...
Il retourna auprĂšs de lui, sâaccroupit, plaça son couteau sous sa gorge et, pour bien lui faire comprendre quâil Ă©tait prĂȘt Ă tout et quâil ne fallait pas se fier aux apparences dâenfant de chĆur quâil aimait se donner quand le cours de la vie sâavĂ©rait uniforme â mais ça, lâautre ne pouvait pas le savoir â, lentement, en pesant bien ses mots, il lui souffla prĂšs de lâoreille une petite histoire, un truc bien crade mais vĂ©ridique quâil avait dĂ» accomplir alors quâil nâĂ©tait encore quâun gamin, aidĂ© dâun bonhomme Ă peine plus vieux que lui : comment, au cĆur dâune nuit barbare, aprĂšs quâils se furent soĂ»lĂ©s comme il faut pour se donner du courage, ils avaient dĂ©coupĂ© sur commande le corps dâun homme (un fumier certes, mais un homme quand mĂȘme) Ă la tronçonneuse puis dissous les morceaux dans de lâacide, attendu jusquâĂ ce quâil nâen reste rien, Ă part quelques dents que son compagnon avait emportĂ©es avec lui â pour en faire quoi ? Un collier ? MystĂšre. Il ne le sut jamais.
Gilles Vidal nous dĂ©coupe une tranche dâhistoire. Le lecteur dĂ©barque au milieu dâun trafic mystĂ©rieux qui occupe de vrais mĂ©chants, mais la faiblesse quand on joue au gangster reste la famille... Un style prĂ©cis et solide, une nouvelle noire de gros calibre...