Edouard de Perrodil (1860-1931)
"Traverser l’Algérie à bicyclette, de l’ouest à l’est, tel était le projet. Et ce projet allait être mis à exécution en pleine chaleur africaine.
– Vous êtes fou, m’avait-on dit partout. Il faut aller en Algérie, oui, parfait ; mais au mois de septembre, jamais ! La chaleur y bat encore son plein, puis gare les poussiéreuses fondrières creusées par les troupeaux nombreux qui parcourent les routes algériennes. C’est en février ou mars qu’il faut faire un pareil trajet.
Je m’étais mis dans l’idée de partir, et nulle éloquence au monde n’eût pu m’extirper ce projet du cerveau.
Le sort devait, pour cette expédition nouvelle, me donner un autre compagnon que lors de mes précédents voyages. Tous ceux qui, en effet, avaient déjà partagé mes émotions durant mes courses aventureuses, étaient cette fois retenus à Paris et dans l’impossibilité complète de se joindre à moi.
Le nouveau compagnon d’aventures, à qui je proposai cette chaude expédition, acceptée du reste par lui avec un empressement qui montrait bien à quel point il ignorait les fâcheux moments que l’on est parfois obligé de passer durant ce genre de pérégrinations, se nommait Albert Van Marke. Vingt-deux ans seulement."
Fin du XIXe siècle. Le journaliste Edouard de Perrodil décide de traverser l'Algérie, d'ouest en est, à vélo. Un de ses amis, le Belge Albert van Marke, l'accomagnera dans ce périple...