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Adieu Jules, mon ami

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« Dans mon Ă©garement, le souvenir de la voix de Jules agit comme un remĂšde Ă  ma dĂ©tresse. Elle me rappelle qu'il existe une sortie Ă  l'impasse mortifĂšre dans laquelle je me suis enfermĂ©. Inhaler un nouvel air et oublier les vicissitudes qui m'accablent deviennent un impĂ©ratif. Partir est la solution. Rayer de mon cerveau et de ma carte tout ce qui de prĂšs ou de loin me ramĂšnerait Ă  la vieille Europe devient une Ă©vidence. Quitte Ă  mourir, autant mourir dans une flamboyance inhumaine, plutĂŽt que d'agoniser dans l'ennui, la brutalitĂ© et le dĂ©sappointement. Les bourgeois poltrons et les vandales de nos banlieues et de nos quartiers ont implantĂ© dans nos rues, sous l'Ɠil apitoyĂ© des mĂ©dias et des politiques, une criminalitĂ© rampante, sauvage et prĂ©datrice. La sociologie officielle se rĂ©pand en mansuĂ©tude coupable envers ce flĂ©au ultra-violent. ChassĂ© de mon champ par mes phobies et les saccages rĂ©pĂ©tĂ©s, je me tire pour aller bronzer sous les tropiques. » Jules et l'Afrique : ce sont en eux que le narrateur de ce rĂ©cit place ses espoirs de renouveau. Mais, arrivĂ© en CĂŽte d'Ivoire, une rĂ©alitĂ© difficile s'offre Ă  lui, et cela en raison d'un Jules qui, s'il provoque chez les uns la fascination, gĂ©nĂšre aussi chez les autres la jalousie et la rancƓur... autant de sentiments qui font le terreau des complots et de la violence qu'il faut dĂ©samorcer. À travers ce roman aux allures policiĂšres et cette figure ambivalente qu'est Jules, A. Lavelle Ă©voque le crĂ©puscule de toute une classe d'hommes, aventuriers et baroudeurs, culottĂ©s et loyaux, rĂȘvant en grand mais rattrapĂ©s malgrĂ© eux par la petitesse de leurs semblables.