Armelle avait des cheveux blonds comme le blé sous le soleil, des yeux d'or, et le sourire aux lèvres ; Claude était brun, pâle et froid, recouvert d'un masque de gravité. Armelle fréquentait les artistes et les théâtres ; Claude avait la réputation d'être volage, orphelin et friand de vieux livres. Tous deux se présentaient par leur titre de mondains, rejetés des autres comme s'ils allaient tenir un langage trop secret, rapprochés l'un de l'autre par cet isolement. Armelle et Claude, s'aimaient — mais pas tout à fait encore, car ils éprouvaient l'embarras de la première rencontre, la gêne des penseurs, et le besoin inconditionnel de méditer sur ce qu'est l'amour.
«Moi, disait l’un... Moi, répondait l’autre... Ainsi que des balles bondissaient les affirmations positives. Toute révélation entrainait une riposte aussi catégorique.»
«Armelle et Claude» est un roman sur l'amour, une discussion sur ce sentiment aussi indomptable qu'incompris. Maurice Leblanc, père d'Arsène Lupin, se révèle écrivain polyvalent, un auteur de la trempe des plus grands.
Maurice Leblanc (1864-1941) est l’auteur de nombreux romans policiers, mais il est surtout le père du fameux Arsène Lupin. Né d’une famille de négociant, il fuit en Ecosse durant la guerre franco-allemande, puis revient étudier à Rouen. Déjà , il fréquente Gustave Flaubert et Guy de Maupassant. Il refuse de faire le travail imposé par son père dans une fabrique de cadres, et s’oriente vers le métier d’écrivain. Avec ses romans-feuilletons («Une femme», en 1893) il attise la curiosité de quelques auteurs célèbres, dont Alphonse Daudet. Mais c’est lorsqu’il publie en 1905 «L'Arrestation d’Arsène Lupin», sur le modèle de Sherlock Holmes, qu’il connaît un succès retentissant. Il continue sur sa lancée avec «Arsène Lupin contre Herlock Sholmès» qui provoque la colère de Conan Doyle. Il renforce son personnage Arsène Lupin au fil de sa carrière, et aujourd’hui encore, on ne cesse d’apprécier ce gentleman-cambrioleur en livre, en film ou en série.