Que reste-t-il des rêves de la jeunesse quand on parvient à la maturité ? C’est une question à laquelle tous les poètes sont confrontés, à un moment ou à un autre de leur parcours. Un autre élément à prendre en compte est la maîtrise de l’écriture, qui ne fait que croître avec les années. Mais qui peut aussi s’avérer contraignante pour la spontanéité de la création, lorsque cette maîtrise devient manifeste. En résumé, la condition des poètes est à bien des égards un condensé de la condition humaine ici-bas, avec ses périodes de doute et de remise en question, mais aussi ses instants magiques, quand la plume de l’écrivant est en osmose avec l’environnement qui lui est familier. Si la poésie n’est pas une profession, elle peut en revanche devenir une passion à part entière. Et une passion résistant à l’usure du temps, transgressant les clichés, les idées reçues et les lieux communs. C’est dans cette optique que Florent Ploquin aura exercé son activité de poète, durant la longue genèse de cet ouvrage. Après tout, lorsque l’inspiration se conjugue avec le savoir-faire, ne peut-on pas revendiquer un niveau d’écriture professionnel pour la poésie ? C’est ce défi que doivent relever les auteurs persévérants, comme un antidote au conformisme de la pensée unique, et à son utilitarisme réducteur.