Du temps de la grande Ă©pidĂ©mie quand je travaillais Ă la morgue avec Leichmann, je nây prĂȘtais pas attention. Myrrha vivait Ă mes cotĂ©s. ExceptĂ©s les cadavres, elle-seule mâimportait. Mais si tout a changĂ© pour moi, câest quâĂ prĂ©sent, sous les maquillages composĂ©s, je vois leur vrai visage : clowns terroristes dans les dĂ©combres de la ville ou clowns opportunistes dans les riches salons protĂ©gĂ©s du pouvoir , clowns chiens de guerre, clowns fous Ă lier, clowns miliciens, bourreaux ou simples employĂ©s, je pense les avoir tous rencontrĂ©s⊠et jâai survĂ©cu.Aujourdâhui, je sais qui je suis. Pour mon seul malheur rĂ©sonne en mon cĆur une cruelle absence, Myrrha. Myrrha ne rĂ©pond plus Ă mes appels. Mais que dis-je ? Myrrha, je la garde en moi pour lâĂ©ternitĂ© ! Myrrha ? Je lâai mangĂ©e !