La grande majorité des homosexuels ruraux ne s’adonnent pas à leur sexualité, ils n’ont aucune identité. Au village, ils dissimulent leur ambiguïté sexuelle qui doit rester secrète. Plus de 90% d’entre eux mènent une existence hétérosexuelle apparente, mariés ou non, avec ou sans enfants, car rares sont ceux qui restent célibataires : la société ne leur laisse pas le choix et les juge sans appel. Dénonçant les dérives du microcosme rural exacerbant les discriminations et le mal-être, le cri de révolte de Benoît Vogel, entre essai et témoignage, étude de mœurs et sociologie pure, dresse un état des lieux effrayant autour d’une petite poignée d’irréductibles stigmatisée comme nulle part ailleurs : ces homosexuels qui assument leur sexualité.