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La belle camarade

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Jeune fille en colÚre, femme libre, vieille dame insoumise... Martine Marie Muller éclaire toutes les facettes de la vie tumultueuse de Séverine (1855-1929), premiÚre femme grand reporter que Jules VallÚs avait surnommée " la belle camarade ".

L'éducation bourgeoise que reçoit la jeune Caroline Rémy ne la prédestine nullement à devenir une pasionaria. Mais le spectacle des cadavres, lors du siÚge de Paris en 1870, la bouleverse à jamais. Elle a alors quinze ans. La rencontre avec Jules VallÚs va s'avérer décisive. Secrétaire, puis collaboratrice de l'auteur de

au quotidien

, elle y signe ses premiers articles sous le nom de Séverine. " Née dans le camp des heureux, vous avez crùnement déserté pour venir, à mon bras, dans le camp des pauvres, sans crainte de salir vos dentelles au contact de mes guenilles ", lui déclare VallÚs.

Pour SĂ©verine, passions amoureuses et combats politiques ne faisaient qu'un. Victime d'un mariage forcĂ© et divorcĂ©e, elle se remarie et entretient, parallĂšlement, une fougueuse liaison au long cours avec un journaliste... avant, au soir de sa vie, de reprendre la vie commune avec son second mari, toujours Ă©perdu d'amour pour elle. Sur le plan professionnel, SĂ©verine prend la direction du journal de VallĂšs, aprĂšs la mort de ce dernier. PremiĂšre femme journaliste, ses reportages la conduisent partout oĂč la " raison du plus faible " est bafouĂ©e : au fond des mines de Saint-Étienne, dans les ateliers des ouvriĂšres en grĂšve du Paris populaire, dans la salle d'audience de Rennes oĂč se dĂ©roule le procĂšs de Dreyfus, dont elle soutient la cause.

Quel visage de Séverine retenir ? Celui de la belle pour qui les hommes se battent en duel et dont Renoir peint le portrait ? Celui de la révoltée qui défend la cause des opprimés, qui fait campagne pour le droit de vote des femmes ou qui se pare de noir pendant toute la PremiÚre Guerre pour protester contre la guerre ? Ou encore celui de l'intellectuelle à la plume acérée, cofondatrice de la Ligue des droits de l'homme ? " J'ai toujours travaillé pour la paix, la justice et la fraternité ", rappelle opportunément l'épitaphe que Séverine a fait graver sur sa tombe.

est l'histoire d'une rencontre miraculeuse entre une héroïne flamboyante et une romanciÚre de grand talent. La plume sensible et le style ardent de Martine Marie Muller rendent le plus beau des hommages à Séverine.