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La Fabrique de la famine

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Depuis plusieurs dĂ©cennies, les instances internationales rĂ©pandent le mythe que la sĂ©curitĂ© alimentaire est apportĂ©e par l’ouverture des frontiĂšres et la mondialisation des marchĂ©s. Comment expliquer alors les Ă©meutes qui font rage dĂšs 2008 dans une trentaine de pays, justement nommĂ©es "Ă©meutes de la faim" ? Ce sont bien ces thĂ©ories nĂ©olibĂ©rales, et ceux qui les imposent (en tĂȘte, la Banque mondiale et l’OMC) que Walden Bello dĂ©nonce. En effet, le systĂšme post-Bretton Woods fait des gagnants et des perdants sur l’échiquier mondial et crĂ©e des situations Ă©conomiques absurdes : le Mexique et les Philippines sont tous deux devenus dĂ©pendants des importations pour leur denrĂ©e de base (dans un cas, le maĂŻs, dans un autre, le riz), alors qu’eux-mĂȘmes sont des greniers Ă  grain pour les pays du Nord. Les pays africains, pour la plupart, n’ont pas rĂ©sistĂ© au passage au libre-Ă©change, tandis que la Chine, loin d’ĂȘtre la menace qu’on craint, s’est vu obligĂ©e d’accĂ©lĂ©rer son industrialisation pour rĂ©pondre Ă  la demande internationale, marginalisant et ruinant les populations rurales. Comme le montre Walden Bello, les consĂ©quences sont partout dramatiques : affaiblissement de l’Etat, dĂ©sertification des campagnes, destruction de la biodiversitĂ© locale... Son idĂ©al ? L’autosuffisance, par le biais d’un retour Ă  une agriculture paysanne locale. Un tel systĂšme, oĂč le travailleur de la terre serait revalorisĂ©, au contraire du capital et de l’agro-industrie, favoriserait le bien-ĂȘtre social et le dĂ©veloppement Ă©conomique des pays du Sud.

Traduit de l'anglais (Philippines) par Françoise et Paul Chemla.