La femme cent couleurs, premier recueil de poĂ©sie de Lorrie Jean-Louis, nomme la race et la femme. Speak White or Black! La question ici est de porter la parole racisĂ©e. Lâautrice interroge la posture de MichĂšle Lalonde et lâĂ©nonciation liĂ©e Ă une certaine poĂ©tique avant-gardiste. Elle refait la parole, parole des origines recommencĂ©e dans la rencontre et la beautĂ©. ProfondĂ©ment fĂ©ministe, La femme cent couleurs renaĂźt ici ailleurs, sans injonction ni assignation.
Point de vue de l'autrice
« Je nâaime pas lâexpression « les gens de couleur ». Moi qui aime tant les couleurs, je pense que cette expression est faussement bucolique, car il ne sâagit en fait que du Noir. Pour moi, cette expression devrait signifier que chaque jour je puisse dĂ©cider de ma couleur ; vert, rouge, opale... Câest une façon dĂ©tournĂ©e de nommer la race. La femme cent couleurs est venue mâhabiter et il Ă©tait clair quâil fallait que je comprenne que câĂ©tait tout, CENT ou rien, SANS. Si on ne me les donne pas toutes, je nâen veux aucune. »