La liberté de presse n’est pas le privilège du petit groupe des 4000 journalistes du Québec. Conquise de haute lutte, toujours fragile, elle est une liberté fondamentale de chaque citoyen. Elle est indispensable à la vie démocratique d’une société qui sait que pour corriger les problèmes, il faut d’abord les exposer au grand jour.
La liberté de presse est la soeur jumelle de la liberté d’expression, celle-là même qui permet à chacun d’alimenter sa page Facebook et d’avoir accès à toute l’information qui circule. Dans notre droit, le journaliste et le citoyen sont une seule et même personne. Ils sont assujettis aux mêmes lois et ils jouissent des mêmes libertés.
Le citoyen doit défendre la liberté de presse pour protéger sa propre liberté d’expression et le journaliste doit défendre la liberté d’expression des citoyens pour protéger sa propre liberté. Mais la liberté de presse est mal aimée. Au quotidien, des élus, des policiers, des détenteurs de pouvoir et même des citoyens sont tentés de la brimer aussitôt qu’elle choque ou qu’elle contredit leurs idées ou leurs intérêts.
C’est pourtant une liberté qu’il faut protéger, même quand elle sert à propager des idées avec lesquelles nous sommes en total désaccord. Les libertés de presse et d’expression permettent de combattre les mots par les mots et non par la censure ou à coups de Kalachnikov.