Yvon et P'tit Louis, que tout semble opposer, se retrouvent au coeur d'une mystérieuse affaire.
Yvon et P’tit Louis n’ont pas la même vision du monde. Le père d’Yvon est paysan – ou plus exactement exploitant agricole : c’est un chef d’entreprise fier de sa terre, de ses gros tracteurs, de ses beaux fusils de chasse… et de sa grange pleine de produits phytosanitaires. Le père de P’tit Louis, lui, est ouvrier à l’usine du coin et travaille toutes les nuits… ce qui laisse au jeune garçon tout le loisir de s’intéresser aux activités mystérieuses d’un groupe d’activistes qui squatte près de chez lui.
Pourtant, les destins d’Yvon et de P’tit Louis vont se croiser, et chacun va apprendre, à sa manière, l’importance de savoir, parfois, désobéir aux règles.
Plongez-vous sans plus attendre dans ce roman jeunesse aux thèmes d'actualité et découvrez les destins liés d'Yvon et de P'tit Louis face à un groupe d'activistes.
EXTRAIT
Mon père m’a offert mon premier fusil de chasse à l’âge de quatorze ans. Un super poser zolte 12/76 monodétente full full. Une arme magnifique – crosse en bois vernis prolongée par un canon d’un gris lustré et soyeux –, une arme que je bichonnais avec application et, je l’avoue, une certaine affection.
Papa était chasseur. Je l’accompagnais le dimanche dans les bois avec notre chienne, Ingka, un épagneul breton marron rouanné que j’adorais. Nous partions un peu avant le lever du soleil et parcourions des kilomètres à pied. Mon père connaissait sur le bout des doigts les chemins forestiers et les coins à gibier. Il était rare que nous rentrions bredouilles, la gibecière vide.
Les premières semaines, je m’entraînais à tirer sur des bouteilles vides que papa alignait sur un tronc d’arbre de la plus grande à la plus petite, dans le pré, derrière la maison.
« Vas-y, Yvon, dégomme-les » m’encourageait-il.
Je me tenais à une dizaine de mètres et faisais feu. Pan ! Pan ! Pan ! Le recul de l’arme martyrisait mon épaule. Le soir, dans le miroir de la salle de bain, j’examinais avec intérêt les hématomes violacés et douloureux, résultat de séances plus ou moins longues de mitraillage méthodique.
Au début, je tirais au petit bonheur la chance. Pas une bouteille n’éclatait, les plombs s’égaraient dans la campagne ou venaient frapper le sol devant le tronc, hachant l’herbe et soulevant des gerbes de terre.
Papa m’expliqua avec patience comment m’y prendre, comment bloquer ma respiration, m’appliquer à viser, appuyer doucement sur la détente
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Comme à son habitude, Christophe Léon nous offre des fins ouvertes afin de laisser le lecteur réfléchir et se positionner sur les enjeux d'un monde qu'il reste à construire. - M. Utésa, Nouveautés Jeunesses
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ancien étudiant des Beaux-Arts, ancien joueur professionnel de tennis, Christophe Léon a publié, outre des ouvrages de littérature générale, plus de 40 romans et recueils de nouvelles à destination des ados. La protection de la nature et des animaux, les faits de société et les dangers de la mondialisation sont les thèmes qu’il aborde le plus souvent à travers ses livres.
En octobre 2015, il a créé la collection Rester vivant aux éditions du Muscadier, qu’il a animée jusqu’en octobre 2018.