« La communauté européenne (...), elle, est ulcérée par la conduite d'Isabelle Eberhardt. Au début, on ne savait au juste ce qu'elle était venue faire dans l'oasis. On a pensé que cette Russe au cerveau quelque peu fêlé allait vite se lasser de ses fanfaronnades arabes et décamper. On apprend que cette originale qui joue au faux taleb est une journaliste – elle se qualifie elle-même de plumitive russe, fière de son islamité, qui a carrément tourné le dos aux valeurs de l'Europe. Mais le comble est atteint lorsqu'on apprend qu'elle est la maîtresse d'un indigène. [...] On n'a pas idée d'un tel scandale. C'est comme si elle souillait l'Occident. Une grue de la plus basse espèce, voilà tout ce qu'elle est ! On crie haro sur la renégate qui, par sa conduite honteuse, menace l'ordre établi. On complote contre la traîtresse, on cherche le point faible, on suggère de se renseigner sur ses antécédents. D'où vient cette dévergondée ? »