Ici, le réchauffement climatique fait ressentir ses premières conséquences; là , nous épuisons les sources d’énergie dans un nomadisme vain. Là , nous croyons aveuglément dans les techniques salvatrices; ailleurs, nous pensons que nous saurons bien nous adapter aux transformations environnementales en cours... Ainsi posé, le panorama que dresse Y. Urvoy-Roslin fait frémir, et il y aurait plus de raison de douter de notre capacité à perpétuer notre espèce dans un monde respecté, que de croire que tout va s’arranger. Oui, l’on pourrait donc présumer que l’homme est dans l’impossibilité d’enrayer une machine folle – à consommer, à détruire – qu’il a lui-même créée. Pourtant, il existe encore un socle sur lequel construire nos lendemains, un repère qui pourrait faire la différence. Celui-ci, c’est le message chrétien, que l’auteur définit comme cette voie à emprunter, cette voix à écouter pour échapper à l’ornière. Le christianisme est-il écologiste? Et le chrétien n’est-il pas un écolo qui s’ignore? Latentes, ces interrogations parcourent l’essai d’Y. Urvoy-Roslin qui ne se satisfait ni des discours lénifiants, ni du prêt-à -penser pour aborder les problèmes qui se posent à l’humanité contemporaine. Son opinion, c’est même dans la confrontation, dans l’exaspération, dans la dénonciation, dans le constat implacable qu’il la forge, pour finir par aboutir à une conclusion qui en surprendra peut-être quelques-uns, mais qui a surtout la vertu de nous ramener à l’essentiel.