Il sâen passe des choses au nord de Manhattan, en ces annĂ©es dâaprĂšs-guerre. Le blues a envahi les tĂȘtes et les corps, les hommes et les femmes ont soif de libertĂ© et de mauvais gin. Raymond Taylor, un Ă©crivain Ă lâambition dĂ©bordante, habite avec ses amis artistes dans un immeuble de Harlem quâils ont baptisĂ© le manoir Niggeratti. Mais que faut-il pour Ă©crire un chef-dâĆuvre ?
Ćuvre Ă la fois puissante et effarouchĂ©e, pleine de bruit et de fureur, dĂ©bordante dâun mĂ©lange dâenthousiasme et de cynisme, qui ravage tout sur son passage, Les enfants du printemps se lisait et se lit encore aujourdâhui comme on prend une douche froide : pour dĂ©griser.
Point de vue du traducteur
Les enfants du printemps est un rĂ©quisitoire en bonne et due forme dâun moment historique et social particulier, oĂč Harlem et les artistes afro-amĂ©ricains ont Ă©tĂ© Ă la mode autant chez les intellectuels iconoclastes que chez les bien-pensants. Rien ni personne nây est Ă©pargnĂ©, alors que Thurman tire Ă boulets rouges sur ses compatriotes Ă©crivains, sur les radicaux blancs profiteurs, sur lâintelligentsia noire, sur les classes moyennes, sur les lĂšche-botte et les lĂšche-cul.