« Aujourdâhui encore, "Mademoiselle" repense aux circonstances de sa venue ici. Ă force de temps et dâefforts, cette dĂ©portation infligĂ©e sâest finalement transformĂ©e en vĂ©ritable bienfait. Le mal quâon lui fit nâest plus que souvenir, câest le mal quâelle fait qui la prĂ©occupe maintenant. Mal et bien lâont accompagnĂ©e dans ce pĂ©riple pĂ©rilleux, mais mal et bien persistent Ă se cĂŽtoyer en elle. [...] Câest ce bien qui lâa ramenĂ©e aux pieds de ce flamboyant en cet aprĂšs-midi. Ce bien quâelle souhaite prĂ©server au-dedans dâelle-mĂȘme, mais aussi au point de lâemprisonner par une clĂŽture de bienveillance autant que dans le secret de sa mĂ©moire. » D. Kapell fait montre dâune maĂźtrise certaine et impressionnante du français de la pĂ©riode coloniale, et la mise en scĂšne savoureuse et appliquĂ©e quâil choisit pour introduire les Ă©vĂ©nements et les personnages de ce livre constitue un rĂ©el plaisir littĂ©raire. Son histoire, celle dâune femme sulfureuse et insoumise, divorcĂ©e et indĂ©pendante, exhale une impression de moiteur et de sensualitĂ© qui colle Ă la peau, mĂȘme une fois la derniĂšre page tournĂ©e.