Cette nouvelle faussement fantastique de Marie Aycard (1794-1859) est parue dans le Bulletin de la société des gens de lettres en 1854.
« Je m'enfonce dans la forêt, je dépasse, le tombeau de l'enchanteur Merlin, et au moment où j'allais abattre un superbe coq de bruyères, je vois venir à moi deux loups d'une taille monstrueuse : un loup et une louve, monsieur, comme la suite l'a prouvé. Azor, qui est un chien très courageux, est saisi, d'une terreur inaccoutumée... Je n'avais que du petit plomb dans mon fusil... Je monte sur un arbre pour me donner le temps de couler une balle dans mon fusil et pour mûrir mon plan d'attaque. Le couple odieux a passé au pied de l'arbre, j'ai entendu ses grognements et à peine établi dans les branches, j'ai vu les deux animaux féroces s'arrêter à quarante pas devant moi, s'asseoir et se dépouiller de leur peau.
- Se dépouiller de leur peau!... des loups !... s'écria Ernest.
- Monsieur, dit gravement Vergeot, l'enchanteur Merlin a fait des élèves, ceux-ci en ont fait d'autres et à l'heure où je vous parie, il y a à Montfort des sorciers très habiles et des sorcières très dangereuses... »
Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5848775n/f82.image