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Les Louves de Machecoul II

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Filles jumelles et bĂątardes d'un ancien combattant royaliste de 1793, le marquis de Souday, Mary et Bertha, auxquelles on prĂȘte, bien Ă  tort, une sulfureuse rĂ©putation, sont cruellement surnommĂ©es «les louves de Machecoul». Loin de ces mĂ©disances, elles vivent sereinement leur solitude jusqu'au jour oĂč le sort place sur le chemin deux nouveaux personnages : le baron Michel de la Logerie, fils d'un bourgeois enrichi par l'Empire, et Marie-Caroline de Bourbon, duchesse de Berry, qui veut offrir le trĂŽne de France Ă  son fils en rĂ©veillant l'esprit royaliste vendĂ©en. DĂšs leur premiĂšre rencontre, les jeunes filles s'Ă©prennent de Michel qui, pour sa part, tombe sous le charme de la douce Mary et s'engage, par amour pour elle, aux cĂŽtĂ©s de la duchesse. Extrait : Les deux hommes se quittĂšrent. Trigaud, seulement, ne s'Ă©loigna point ; il continua de rĂŽder dans les environs jusqu'Ă  ce qu'il entendĂźt sonner onze heures Ă  Saint-Colombin ; alors, il remonta vers le poste, ses sabots Ă  la main, et, sans faire aucun bruit, sans Ă©veiller l'attention de la sentinelle, il se rapprocha du soupirail de la prison. Alors, il tira doucement le foin de la voiture et le renversa sur le sol de façon Ă  en former un lit trĂšs Ă©pais ; puis, sur ce lit, il abaissa doucement la meule qui fermait le soupirail du cachot, se pencha vers cette ouverture, brisa les planches qui la fermaient intĂ©rieurement, tira Ă  lui Courte-Joie que Michel poussait par-derriĂšre, amena ensuite le jeune baron en lui tendant les mains ; aprĂšs quoi, plaçant chacun d'eux sur une de ses Ă©paules, et toujours pieds nus, Trigaud s'Ă©loigna du poste sans faire de bruit.