Nouvelle parue dans L'Humanité nouvelle en janvier 1901.
« … dans la colonie des déportés c’est tout autre chose. Avant tout j’entrerai dans la commune, comme les autres. Conformément à la loi, les autorités doivent me donner un lot de terrain, oui ! La terre là-bas, à ce qu’il paraît, ne coûte rien, telle la neige ici : tu peux prendre ce que tu veux ! Donc, mon homme, on me donnera de la terre : de la terre pour le labourage, et pour le potager et pour la maison... Je commencerai alors comme tout le monde à labourer, à semer ; je veux me monter tout un ménage : du bétail, une basse-cour, des abeilles, des chiens... enfin un chat pour qu’il fasse la chasse aux souris, afin qu’elles ne mangent pas mon bien... Je me construirai une maison, je m’achèterai des icônes... Après ça, avec l’aide de Dieu je me marierai, j’aurai des enfants. »
Traduction anonyme du russe.
Illustration : Valentin Serov (1865-1911)
Source: https://fr.wikisource.org/wiki/Les_R%C3%AAves_%28Tchekhov%29