La vie est un match de boxe, tendance lucha libre. A Caracas quand on sort le matin on nâest jamais trop sĂ»r de pouvoir rentrer vivant chez soi.
Donizetti, fonctionnaire ordinaire, employé dans une agence de presse gouvernementale, bonhomme et maladroit, est chargé de convoyer des mystérieuses valises à travers le monde. Dans une ville en perpétuelle pénurie, il a désespérément besoin de cet extra pour nourrir ses deux familles, dont un fils taiseux, une ex-femme qui fait des fleurs en porcelaine et son amant qui passe ses journées dans son hamac. Antihéros tendre et obstiné, il effectue ses missions docilement, sans trop (se) poser de questions.
Mais Ă force de prendre des coups sans trop savoir dâoĂč ils viennent, mĂȘme quand on nâest pas un caĂŻd, on finit par sâĂ©nerver. Avec Manuel, ami dâenfance, ex-animateur de radio, fan de boxe, qui survit en travaillant dans le magasin de chaussures de ses parents, ils vont tenter de prendre une revanche Ă©clatante et dĂ©finitive sur tous les profiteurs corrompus, les espions cubains et les mafias russes, la seule façon, peut-ĂȘtre, de survivre au marasme.
Oscillant sans cesse entre le roman noir et lâĂ©popĂ©e kafkaĂŻenne, MĂ©ndez GuĂ©dez nous plonge avec ses deux losers magnifiques dans un monde oĂč la rĂ©alitĂ© est toujours plus dĂ©lirante que nâimporte quelle fiction. Câest drĂŽle, tragique, et terriblement littĂ©raire.