Fortement inspirée et touchée par la dimension mystique du livre Cette aveuglante absence de lumière de l’écrivain franco-marocain, Tahar Ben Jelloun, cette lettre qui lui est adressée est à la fois un regard sur la beauté du monde et son inhumanité.
La narratrice rompt en quelque sorte avec la conscience grégaire où l'on menace de s'endormir, et se met à écrire. Elle est dans un état d'écoute, d’observation, de questionnement…l'écriture, servant ici d'ancrage, de repère, voire même de quête spirituelle, invitant au désert intérieur, à la métamorphose du cœur, pour y découvrir l'universel au fond de soi.
Ainsi, dans la solitude, et avec pour seul outil, les mots, la narratrice revient sur l'histoire réelle qu'a vécu le personnage du livre de Tahar Ben Jelloun, un prisonnier ayant survécu dans des conditions inhumaines durant 18 ans au fond d'un trou noir, dans un lointain désert du Maroc - et fait un parallèle avec les injustices vécues par un cinéaste irakien, ayant perdu 27 membres de sa famille sous le régime de Saddam Hussein.
Avec une rare intensité et dans une langue fluide et éloquente, ce récit épistolaire révèle la dimension salvatrice de l’acte d’écrire, qui devient presque un personnage, grave et parfois désespéré, paisible ou révolté, mais toujours en quête de lumière, dévoilant la richesse de la vie intérieure de ceux qui souffrent physiquement ou moralement, et exprimant le refus de rester dans l’oubli, la douleur, la mort.
Ce récit se veut aussi un hommage à Tahar Ben Jelloun.