Michel Zévaco (1860-1918)
"Seul, immobile dans l’éblouissant décor de ce salon somptueux, tout raide sous la robe rouge que couvrent quinze cent mille livres de dentelles et de diamants, vous le prendriez pour quelque sombre et magnifique personnage de Philippe de Champagne qu’une douleur aurait fait vivre un instant et descendre de son cadre d’or...
Cet homme porte un nom formidable.
Il s’appelle Richelieu !
Le palais Cardinal est à peine achevé. En cette matinée de mars 1626, Richelieu l’inaugure par une solennelle messe que lui-même va dire en sa chapelle où il a convié la cour, ses amis, ses ennemis, tous, pour leur montrer son faste et les fasciner de son opulence. Et voici ce qu’en cette minute il râle au fond de sa pensée :
"Elle ne vient pas !... Par un laquais comme à un laquais, elle m’a signifié que peu lui importe cette cérémonie, consécration de ma puissance !... Elle m’écrase de son dédain. Ô ma reine !... Que faire ? Qu’entreprendre ? Avenir de splendeur, joies de la richesse et du pouvoir illimités, Richelieu vous donnerait, et son sang et sa vie, pour un regard d’Anne d’Autriche !... C’est fini... elle ne viendra pas !"
Annaïs de Lespart est bien décidée à venger la mort de sa mère, empoisonnée sur ordre du cardinal Richelieu. Accompagnée par quatre jeunes nobles d'Anjou, amoureux d'elle, Annaïs rallie une conspiration dont le but est d'assassiner Richelieu... Sa route croise celle d'un maître d'armes : Trencavel...