« L’allegro de sonate du premier mouvement venait de le transporter à des milliers de kilomètres. Son cœur s’était brusquement emballé à la vue de flots bleus et d’une terre brûlée qu’il ne pourrait jamais oublier. Dimitri reconnaissait maintenant parfaitement ce qui tout à l’heure lui était apparu d’une façon grossière. Les rivages de Manjura et les décors de son enfance défilaient devant ses yeux à un rythme effréné. Les cabanes multicolores des pêcheurs, les frondaisons du massif de l’Isalna, il distinguait les moindres détails de paysages enfouis au plus profond de lui pour toujours. »