Lire Swift, c’est un peu lire l’humour à la manœuvre. Poète, écrivain, essayiste, polémiste, théologien de formation, homme que la politique embauche, plus grand satiriste anglophone, Swift excellait en bien des domaines. A le lire, on devine ses colères, on se noie dans ses interrogations. Il y a comme un désespoir se débattant chez cet homme qui souvent choisit l’ironie, le second degré, l’arme de la dénonciation de nos ridicules travers. Ainsi militait Swift, ainsi écrivait, pensait-il : par le biais moqueur visant à faire rire en égale proportion de ce qu’il convient d’avoir à faire penser. Swift transgresse,… en permanence. C’est une envie faite habitude que cela chez lui. Preuve en seront les cinq textes associés dans ce recueil : La bataille des livres, Résolution pour le jour où je deviendrai vieux, Irréfutable essai sur les facultés de l’âme, Pensées sur divers sujets moraux et divertissants, Instructions aux domestiques.
A chacun de ces textes une humeur, à tous l’humour en combattant. Le troublant humanisme d’un homme nous rappelant à nos égalités, s’attachant à relever nos saisissantes similitudes ; pour évidente philosophie.