Une lecture largement répandue perçoit en l’université québécoise une institution longuement figée dans la tradition. Il aurait fallu attendre la fin des années soixante pour que, progressivement, les réformes de la commission Parent l’en détachent. Pourtant, déjà dans les années cinquante, un vent de changement modifiait substantiellement ses prestations.
L’université contemporaine remplit les rôles complexes d’un acteur crucial de nos sociétés. Ce qui en fait une institution à risque de dérapages; d’ailleurs, certains la croient en grand péril et d’autres pensent qu’elle a déjà baissé les bras en devenant ouvertement corporatiste. Toutefois, sa capacité, ici et ailleurs, à préserver ses missions fondamentales en enseignement comme en recherche ne fait aucun doute.
Cet essai détaille les diverses voies de résilience qu’a empruntées l’institution universitaire dans les deux moitiés du 20e siècle. Sa postface décline les combats de l’université d’aujourd’hui: défense de la liberté académique; augmentation d’abord de la diplomation mais aussi de la fréquentation; nécessité, à la sortie d’une pandémie, d’un nouveau pacte social avec ses partenaires, dont particulièrement les pouvoirs publics qui la financent.