Sur le chemin du retour, je remarque sur le quai la prĂ©sence dâune femme qui Ă©tait comme moi au dancing. Elle est impeccablement habillĂ©e. Ses chaussures noires Ă talons ont des petites paillettes discrĂštes, juste ce quâil faut pour marquer la spĂ©cificitĂ© de cet aprĂšs-midi, mais pas trop afin de passer inaperçue parmi les autres qui auront passĂ© une journĂ©e ordinaire. Son compagnon de vie lâaura pensĂ©e en train de faire les boutiques. A qui la faute, ce besoin de tricher ? Pour lâheure, Ă la regarder plutĂŽt calme sur ce quai, il nây a pas de signes extĂ©rieurs de bonheur. Comme moi, a-t-elle lâesprit encore envahi dâairs de pasos et de tangos, un sourire Ă peine dissimulĂ© sur les lĂšvres ? A la semaine prochaine, chĂšre Madame.
Jâai acceptĂ© une invitation par un homme qui semblait bien mis de sa personne. Câest un slow et, dĂšs lâabord, il pose ses mains sur ma taille. Il est donc de lâespĂšce vautour, de celle qui imagine que les femmes sont lĂ Ă attendre le privilĂšge dâĂȘtre invitĂ©es pour une sĂ©ance de tripatouillage en rĂšgle avec un parfait inconnu.
La passion de la danse mĂšne Ă tout, et mĂȘme Ă la frĂ©quentation des thĂ©s dansants. Histoire de voir ce quâil en est des prĂ©jugĂ©s possibles sur ces lieux. Mamies-gĂąteaux Ă cheveux bleus ?
PĂ©pĂšres Ă culottes de velours ? Pas vraiment. Câest plutĂŽt un monde avec ses Ă©motions, ses illusions, ses dĂ©ceptions, et que jâai reçu comme une claque de la vraie vie.