Emile Gaboriau (1832 – 1873)
Monsieur Lecoq- Tome II- L'honneur du nom
Résumé
La seconde partie du roman feuilleton opère sans transition un retour dans le passé en août 1815 dans le petit village de Sairmeuse alors proche de la Savoie, à l'époque sous domination italienne. L'analepse permet de découvrir le secret à l'origine des meurtres de La Poivrière. Les villageois sont en émoi à l'annonce du retour du duc de Sairmeuse, exilé sous la Révolution mais qui pourrait demander à récupérer ses terres et ses biens à Lacheneur, un bourgeois qui a acheté la demeure du duc pour en faire la sienne ainsi que celle de sa fille Marie-Anne et de son fils Jean. L'honnête homme, qui a hérité de la fortune nécessaire à l'achat du domaine grâce à la donation d'une vieille cousine du duc à qui il a promit de restituer les biens à son retour, se résigne à rendre tout ce qu'il possède au duc. Face au malheur qui frappe si soudainement, les Lacheneur, Maurice d'Escorval, le fils du baron d'Escorval fervent partisan de l'Empire, demande la main de Marie-Anne dont il est épris depuis plusieurs années. Mais le bourgeois refuse afin de mener à bien l'insurrection des villageois contre le duc et contre tous les nobles qui nient la légalité de la vente des biens nationaux pendant leur exil. Le vieux Lacheneur est aidé par son fils Jean mais aussi par Chalouineau, un vaillant paysan lui aussi amoureux de Marie-Anne. La belle jeune fille a aussi touché la sensibilité du jeune Martial, le fils du baron, qui se promet d'en faire sa maîtresse malgré ses promesses de mariage envers Mademoiselle Blanche, la fille du marquis de Courtomieu. Cette dernière, jalouse de l'amour que porte son fiancé envers Marie-Anne, se promet alors de se venger de sa rivale.
Mais le soulèvement se révèle être un échec. Le duc de Sairmeuse, qui tient sa cour prévôtale à Montaignac, est averti de l'entreprise de Lacheneur par Chupin, un sombre personnage qui lui sert le mouchard. La débâcle du peuple est rapide et alors que Lacheneur a le temps de s'enfuir vers le Piémont, le baron d'Escorval est arrêté, accusé d'avoir comploté contre le duc. Durant un procès inique présidé par le duc, le baron ainsi que Chalouineau sont condamnés à mort. Mais grâce à l'ingéniosité du jeune paysan qui détient une lettre compromettant Martial, le duc et le marquis de Courtomieu acceptent de fermer les yeux sur l'évasion du baron. Pourtant, au moment de descendre, la corde est rompu et le baron échappe de peu à la mort. Il est aidé par l'abbé Midon, le curé du village, qui lui promet de lui trouver un refuge le temps qu'il guérisse. Chalouineau ne peut échapper à l'échafaud mais il lègue tous ses biens à Marie-Anne en gage de son amour.
Maurice et Marie-Anne prennent alors la fuite pour le Piémont où un prêtre accepte de les marier en secret. Mais la jeune femme tombe gravement malade lorsqu'elle apprend, en lisant le journal, que son père a été lui aussi condamné à mort après avoir été dénoncé par le vil Chupin. Les deux jeunes gens, sous la protection du caporal Bavois, doivent donc rentrer en France. Maurice accuse alors Martial d'avoir trahit son père et le convoque en duel. Le jeune Sairmeuse, outré par la conduite du marquis de Courtomieu, dénonce l'attitude de son beau-père devant toute l'assemblée présente lors de son repas de noces. Il décide alors de vivre séparé de sa femme pour toujours.
Pendant ce temps, Marie-Anne s'est installée dans la maison de Chalouineau où elle peut cacher sa grossesse. Son fils sera emmené par un médecin dans le Piémont. Mais Blanche de Sairmeuse ne cesse de voir en elle la maîtresse de son mari, et alors que la jeune femme prépare le repas pour le retour de Maurice, elle verse un poison dans sa soupe. S'en suit alors la lente et douloureuse agonie de Marie-Anne qui, ayant aperçu son bourreau, lui pardonne et lui fait promettre de retrouver son enfant et d'en prendre soin. Maurice et Martial apprennent la mort de leur bien-aimée mais aucun des deux ne soupçonnent Blanche. À la suite de ce tragique événement, les époux Sairmeuse s'installent à Paris où il apprennent la mort du duc, probablement tué par Jean Lacheneur qui s'est promis de venger son père et sa soeur. Un jour, un des fils de Chupin frappe à la porte de Blanche pour la faire chanter : il la menace de dévoiler son meurtre si elle ne lui donne pas tout l'argent qu'il souhaite.
Une ellipse narrative de plusieurs années renoue le récit du passé avec la temporalité de l'intrigue. Mais Jean Lacheneur n'a pas oublié le passé et décide de tendre un piège à Blanche de Sairmeuse lorsqu'il découvre qu'elle a empoisonné sa soeur. Il envoie une lettre anonyme à Martial lui conseillant de surveiller les déplacements incessants de son épouse. Le duc de Sairmeuse découvre peu à peu la vérité et décide de suivre sa femme coupable de la mort de Marie-Anne afin de la protéger malgré tout du chantage que lui fait subir Chupin. Le piège créé par Lacheneur se referme alors sur lui mais il se défend vaillamment et promet une importante somme d'argent à la veuve Chupin si elle garde le silence. C'est à ce moment précis que les agents de la Sûreté pénètrent dans le cabaret. Le lecteur revient alors à la première scène du feuilleton.
(Source: wikipedia)