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Nue devant lui

E-book


Quand le virtuel devient chair ... jusqu’à se perdre ?

LA PREMIERE FOIS QUE JE T’AI VUE, il dit, j’ai pensĂ© : je la baiserais bien.

Il dit ça dans le tĂ©lĂ©phone ou encore dans un mail et tous nos mails dont je ne vendrais une virgule pour rien au monde, expriment ce dĂ©sir, que l’écriture, dans son ensemble, a fait naĂźtre.

Il dit que j’ai le choix entre un verre de vin, Ă  l’ombre, sur la terrasse, ou le lit plongĂ© dans le noir, ventilateur en marche. Moi, je viens d’acheter des nectarines, il est dix-sept heures, je pousse la porte qu’il a laissĂ©e entrouverte. J’ai choisi le lit dans le noir. J’ai refermĂ© derriĂšre moi. Le monde entier est hors d’ici.

Mes yeux ne s’habituent pas. Il me guide avec la voix. Il est mon guide. Ce ventilateur, ce qu’il peut couiner, on se croirait dans le dĂ©cor indochinois d’un roman de Marguerite Duras. Au fond, je ne sais pas qui il est, je sais les mots qu’il m’écrit, j’ai pu regarder des photos, l’entendre et le voir dans des vidĂ©os qu’il m’envoie, mais je ne sais rien. Je prends place Ă  sa gauche. Je ne le regarde pas, mais s’il touche ma peau, j’en suis convaincue, je suis perdue. Il est Ă©tendu sur le cĂŽtĂ©, je sens bien qu’il m’observe. J’ai fermĂ© les yeux. Je ne bouge pas. Ce n’est pas la peur, c’est l’abnĂ©gation, le renoncement, l’offre et la soumission. J’ai tout simplement choisi de me donner Ă  lui, qui, somme toute, est un inconnu. C’est plus fort que moi, qu’une passion ou qu’une raison. C’est une Ă©vidence. Rien ne peut s’opposer Ă  ce rendez-vous. Je veux dire que rien ne peut l’empĂȘcher. Ni personne.

Personne mieux qu’Aline Tosca ne sait Ă©crire le dĂ©sir brut, la fascination, le sexe et la dĂ©pendance... sous le soleil des calanques, dans l’incandescence du plaisir total....