Du dernier crime perpĂ©trĂ© par les aubergistes Ă leur exĂ©cution sur les lieux mĂȘme de leurs forfaits devant prĂšs de trente mille personnes, « Peyrebeille » dĂ©noue les fils de ce qui fut sans aucun doute lâune des plus effroyables affaires criminelles du XIXe siĂšcle. AprĂšs deux ans dâinstruction, plus dâune centaine de tĂ©moignages, les Martin, leur neveu AndrĂ© Martin et leur domestique Rochette, sont traduits devant les assises de lâArdĂšche pour six chefs dâaccusation seulement⊠serait-on tentĂ© de dire, puisqu'une grande partie des crimes est couverte par la prescription. AndrĂ© Martin est acquittĂ© grĂące Ă un certificat de bons mĆurs prĂ©sentĂ© par son avocat, ses comparses condamnĂ©s Ă mort. VoilĂ pour la rĂ©alitĂ© historique. Et puis comme un canevas tissĂ© entre rĂ©alitĂ© et fiction, « Peyrebeille » câest aussi une histoire dâamour entre Jean Audigier, lâavocat du neveu Martin et Adelise Cellier, imaginĂ©e sous les traits de la belle brodeuse. La peinture, enfin, dâune sociĂ©tĂ© et dâune rĂ©gion oĂč survivent encore des mĆurs et traditions dâun autre Ăąge. La lĂ©gende elle, on le sait, nâa pas attendu le terrible dĂ©nouement de lâĂ©chafaud pour faire de lâauberge et de ses propriĂ©taires le coupe-gorge et les monstres dĂ©crits par les romans.