« N'est-il pas merveilleux de promener les yeux sur cette nature aux imprĂ©visibles caprices ? Ă un sol rocailleux succĂšdent les trĂ©sors d'une terre riche, abondante, s'Ă©talant orgueilleusement. Le soleil miroitant dans l'eau claire d'une riviĂšre explique cette brusque transformation. Collines boisĂ©es : mimosas, ravenalas et autres arbustes sauvages. Puis, d'autres totalement dĂ©nudĂ©es ou encore des paysages aplanis, recouverts de minuscules touffes d'herbes roussies et, au milieu de ces folles graminĂ©es, des pistes, semblables Ă des sillons Ă©vasĂ©s dont il imagine qu'elles mĂšnent Ă quelques hameaux. » Lukiann-Mahery retrouve une photographie, trĂšs ancienne, de la maison oĂč il est nĂ©, Ă Madagascar. Son regard pĂ©nĂštre cet espace qui reprend vie, le transporte quelque part sur la route du Sud, route mythique, jamais parcourue, toujours rĂȘvĂ©e. L'Ă©merveillement face Ă ce clichĂ© dĂ©clenche toute une Ă©laboration, un voyage imaginaire... D'un hĂ©misphĂšre Ă l'autre, Marie-Madeleine Girod puise dans ses propres souvenirs pour donner vie Ă cette ode nostalgique, ressuscitant le parfum enchanteur des annĂ©es cinquante et le goĂ»t irrĂ©sistible pour l'ailleurs.