À qui s'adressent ces vers? Qui se dissimule derrière ce « te » ? Une femme, un enfant, un homme ? Et s'il s'agissait de l'homme plus généralement, celui que l'on affuble d'une majuscule ? Dès lors, acceptons ces textes comme un message personnel, presque intime, qui nous invite à une perception autre de l'existence, à redécouvrir l'essentiel, à oublier, pour quelques instants, le futile. Qui nous réapprend à savourer toutes les expériences, les pires et les meilleures. À profiter de toutes les rencontres, à écouter les sagesses des pauvres et agonisants, à ne pas fuir vainement ces blessures et ces souffrances qui nous construisent plus qu'elles nous anéantissent. « Je te souhaite »... Une formule banale, peut-être galvaudée, que Thierry Manirambona ranime pour la hisser des desiderata à la promesse. Chant cosmique – mais de ce cosmique qui embrase la vie dans ce qu'elle peut avoir de plus paradoxal, de plus commun, de plus invisible – ce recueil, de par son humanisme, sa spiritualité discrète, son émerveillement face au spectacle de l'existence, sous quelques formes que ce soit, n'est pas sans rappeler la poésie visionnaire d'un Whitman. Une œuvre aurorale.