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Seule au front : Un témoignage de la première officière de l’infanterie canadienne

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Je me suis retournée pour jeter un dernier regard d’envie vers les troupes d’infanterie qui remontaient dans leur TTB. Pendant une fraction de seconde, j’ai songé aux conséquences d’abandonner mon unité pour les rejoindre, en espérant que personne ne le remarquerait.

Mais tout le camouflage du monde n’aurait pas suffi à me dissimuler dans un bataillon uniquement composé d’hommes.

J’ai couru vers mon camion et y suis montée. J’ai fait un grand sourire à mon caporal, qui me regardait du siège du conducteur. Il a pointé ma joue et m’a fait remarquer que je saignais. Ignorant son commentaire, je me suis adossée au mur du camion et ai soupiré.

Puis j’ai lancé d’un ton convaincu qu’un jour, je serais dans l’infanterie. Il a simplement secoué la tête en riant, puis a engagé le camion sur la route de terre en direction du camp de base avant de dire : « Sauf votre respect, lieutenant, vous êtes complètement folle ! »

À 14 ans, Sandra Perron a joint les cadets de l’air. Fille de militaire, elle savait déjà ce à quoi elle aspirait : tailler sa place dans une unité de combat, même si aucune Canadienne ne l’avait jamais fait.

« Des femmes telles que Mme Perron non seulement disposent des qualifications nécessaires pour être d’excellentes soldates et officières, mais amènent en plus une panoplie de nouvelles aptitudes essentielles à intégrer. C’est à nos propres risques et périls que nous continuons de les tenir à distance. »

— L’honorable lieutenant-général Roméo A. Dallaire (ret.)