Guerres préventives contres guerres saintes, extermination inter-éthnique, barbarie religieuse intestine, famines, paupérisation, voilà le nouveau visage d’une internationalité néo-terrorismisée qui se fait le pinacle d’affrontements idéologiques manichéens entre un Occident capitalisé, magnifique salvateur messianique et un monde arabe maléfique, théologisé, incarnation géopolitique d’une monstruosité sacrificielle. Face sanguinolente et moribonde d’un univers de martyrs et de damnés. Quel regard porté sur notre modernité post-guerre froide, annihilée par la peur, sclérosée par la menace et sélectionnée par la pauvreté ? Théismes anthropomorphisés, fantasme d’omnipotence, il semble bien insoluble cet état de fait, où lorsque l’on tente de s’y plonger l’on se retrouve comme happé par son opacité et oppresser par ses tréfonds. Un brouhaha informe, sanglant et désœuvré dans lequel chaque destin aura à être ou à périr. Une géopolitique insondable où se joue le sort de ces individualités louvoyées et fourvoyées par des autorités déifiées et prophétiques. C’est l’histoire même de l’humanité qui se répète, s’élève et s’inhume sur des monticules de fourberie diplomatique, croisade purificatrice ou civilisatrice, cyclicité tragique d’hommes dont la destinée semble avoir marquée de son sceau arbitraire la fortune ou l’infortune de chacun. Et alors qu’en est-il de la paix ?