René Caillié, l'homme qui avait décidé d'être « le premier Européen à atteindre Tombouctou et en revenir », avait atteint le sud du Mali en janvier 1828 à Tingréla, et l'avait quitté trois mois plus tard aux confins du Sahara, après avoir parcouru près de 1 200 kilomètres, à pied jusqu'à Djenné, en pirogue jusqu'à Tombouctou, puis vers le Maroc en caravane chamelière. Pierre Viguier authentifie avec une remarquable précision, en s'appuyant sur le journal de voyage de l'explorateur et sur la cartographie contemporaine, le parcours malien de René Caillié. Chemin faisant, il commente avec clarté et compétence les observations du journal relatives aux conditions climatiques, à la végétation, aux populations, aux échanges commerciaux, aux relations interethniques, etc., dans le contexte historique du début du XIXe siècle de cette région du Moyen Niger.
Cette « visite » du Mali permet de confirmer, si besoin en était, l'existence d'une authentique civilisation soudano-sahélienne à l'économie largement autosuffisante et en équilibre avec son biotope, capable également d'exporter.
Cet ouvrage, parce qu'il est aussi vivant qu'érudit, intéressera aussi bien les scientifiques que les africanistes, ainsi que tous les amoureux de l'Afrique.