«âDes chevaux blancs, bruns et noirs apparaissent ici et lĂ , dĂ©tendus. On ne saurait dire sâils font partie dâĂ©levages ou sâils vivent Ă lâĂ©tat sauvage.
Rien ne semble dĂ©limiter ce vaste territoire chargĂ© dâĂ©nergie tellurique.
Aucune clĂŽture.
Aucune affiche.
Je sors mon camĂ©scope pour capter ce paysage fuyant, sur lequel je ne peux toutefois projeter tout ce qui me passe par la tĂȘte en mĂȘme temps : les souvenirs de Buenos Aires, encore brĂ»lants, et les rĂ©flexions sur mon sĂ©jour dans cette ville. Ă lâopposĂ©, je ne pourrais non plus, mĂȘme si je tentais de tout oublier en plongeant mon regard dans le dĂ©cor en mouvement par la fenĂȘtre, effacer de ma mĂ©moire les images et les pensĂ©es chargĂ©es de questions qui me poursuivent au rythme du train.
Je me sens tatouĂ© de lâintĂ©rieur, au son dâun tango aussi doux que dĂ©chirant.â»