Nous sommes quelques années après la Révolution française. Théophile Croissandeau, l’Abbé de l’église Saint-Michel du village de Terres-Plates exerce son sacerdoce normalement, malgré les évènements consécutifs à la Révolution. Sans que cela puisse s’expliquer, il a été complètement ignoré des autorités révolutionnaires, lui évitant ainsi les contraintes dont le clergé fait l’objet depuis la Constitution civile du clergé. Étant sans instructions de son autorité ecclésiastique, défaillante pour cause de maladie, cela lui a ainsi permis de poursuivre son activité comme si de rien n’était.
Un jour, une missive officielle lui est adressée l’informant de la venue d’un Représentant en mission, commissaire politique, envoyé extraordinaire de l’Assemblée législative, mandaté pour veiller au maintien de l’ordre et à l’application des lois dans les départements et les armées.
Se doutant qu’il devra maintenant faire face aux obligations liées à cette Constitution civile, il se résout à demander conseil au Comte, le châtelain du village chez qui il est invité régulièrement. Il entretient d’excellentes relations avec le Comte et la Comtesse qui ont toujours montré une attitude humaniste et altruiste, pratiquant un mode de vie discret et effacé vis-à -vis des autorités révolutionnaires, loin des fastes supposés de la noblesse.
Malheureusement, avec son épouse, ils ont perdu leur fille Apolline à l’âge de 15 ans de la rougeole et ne s’en sont jamais remis.
À l’occasion d’un dîner se présentant judicieusement, l’Abbé évoque auprès du Comte ce courrier laconique et reçoit ses conseils sur les conséquences éventuelles de cette visite.